Léa Habourdin
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Images de l’espace réciproque I : Fatigue

  • / 2015 - 2017
C’est au printemps 2015 que Léa Habourdin a, pour la première fois, mis les pieds dans les bureaux de MATEIS (INSA, Institut National de Sciences Appliquées). Les dix-huit mois qui ont suivi, une multitude de chercheurs et chercheuses l’ont accueilli, lui ont montré, lui ont expliqué, ses questions de novice étant dirigées vers ce qui la fascinait : la notion de fatigue des matériaux. 

L’observation d’un moment aussi soudain et éphémère que celui de la fracture l’a d’emblée troublée. Elle voit dans ces recherches un trait poétique invoquant la résistance, la fracture, la faille. Ce sont aussi des phénomènes vécu par n’importe quel être humain — la pression, les notions de  résistance, de souplesse, de fatigue — qui sont observables sur un matériau comme l’acier et les mots de la science pour décrire ces observations rejoignent le champ lexical de l’émotion humaine.

En mai 2015 Léa Habourdin lance un laboratoire artistique appelé PROTOCOLE regroupant une autrice —Olivia Pierrugues—, les chercheurs et chercheuses de l’INSA autour d’une même idée : montrer la faille, le point de relâchement, la résistance qui cède.

C’est ainsi que naît le projet Image de l’espace réciproque I : fatigue et par extension la revue PROTOCOLE.


« Fatigue # 8

— Là je suis en champs sombre.

B ne voulait pas y croire, continuait à parler de résistance, donnait ses yeux au vide après avoir cherché dans les manuels quelles méthodes auraient pu les sortir de là. Mais une fois l’amorçage et la propagation des fissures enclenchées, la proposition d’une tentative d’accommodation — adaptation à la contrainte imposée, notamment par la formation « arrangeante » de bandes persistantes de glissement, de concessions, compromis et autres capitulations — ne pouvait arriver plus tard et plus dérisoire. Il n’aurait jamais cessé de jouer la carte du tendre, la seule dont il connaissait tous les rouages et qu’il savait user à la perfection. Il lui parlait d’espaces, plus ou moins délimités, plus ou moins siens, aux noms qui ne signifiaient rien pour elle, qu’elle pourrait confondre — de son atelier, de son garage, d’une des ses maisons de famille divisée en deux, dont la partie de droite était occupée par sa cousine, son mari et ses enfants.

— Dans la partie de gauche inhabitée et sans meubles, tu pourrais venir vivre et écrire un roman en toute tranquillité.  »
Olivia Pierrugues –  Fatigue, extrait


« Protocole » – revue de recherche artistique publiée mensuellement à 60 exemplaires, elle documente ce projet en train de se faire
cette publication d’artiste a intégré les collections de la BnF en 2017

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